Antoine Galey - Les mots

LES MOTS Y a des mots qui vous bercent Y a des mots qui transpercent Qui pénètrent et gangrènent Même la plus belle des veines Quand le vent souffle amour Quand le rouge est colère Quand nos yeux pleurent encore Même nos dernières fièvres Y a des jours qui accueillent Et d'autres qui sont couverts Comme les yeux de l'aveugle Qui ne voient plus la lumière Quand la dernière couche d'or Restée sur les charnières S'envole s'évapore Comme une vulgaire poussière Moi les mots je les entends Je les saigne et les range Je te les vends je te les tends Je te les fous dans les dents Y a pas d'heure pas de trêve Pour lyncher l'éphémère Sombre horrible et pas claire Misère de tes lettres Tu t'es pris d'une passion D'une science de bouffon De la bouffe pour cochon Servie par des moutons Mais c'est vrai qu'il en est Des ports mal famés Des abris pour nos putes Nos amirals ratés Moi les mots je les entends Je les saigne et les range Je te les vends je te les tends Je te les fous dans les dents Y a pas d'heure pas de trêve Pour lyncher l'éphémère Sombre horrible et pas claire Misère de tes lettres Guillaume Grand